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De l’unité à la cristallisation de la conscience

Nous sommes des êtres divins par essence. Avant d’arriver sur Terre, nous faisions partie de la conscience unifiée, le grand Tout. Nous en faisons toujours partie, bien sûr, mais la plupart d’entre nous l’ont oublié. Et même lorsque nous le conscientisons mentalement, cela reste vaste et difficile à saisir pleinement en esprit.

Passé un certain âge après la naissance, l’individu se singularise, se personnifie, en s’identifiant au « moi » et en jouant le jeu de l’incarnation. Il perd progressivement sa conscience du divin et se raccroche à l’ego et aux différentes facettes de sa personnalité.

On peut parler de cristallisation de conscience : en entrant dans le jeu de l’existence, l’enfant découvre un univers plus restreint, avec interdits, limitations, règles. L’immédiateté n’est plus. De là surviennent les colères et la difficulté à s’adapter à un moule étroit.

C’est en perdant ce sentiment d’unité que l’enfant apprend la frustration et les enjeux de la patience. Et ensuite, nous passons toute notre vie d’adulte à chercher le bonheur, qui n’est en réalité qu’une soif de retour à l’unité.

En tant que parents, on apprend, on découvre, et bien voilà, en ce moment je suis initiée à la période rocambolesque des deux ans et des brouettes. Dernièrement, je me suis sentie complètement désemparée et dépassée par les tempêtes de mon fils, le tout mêlé à ma propre fatigue, ne me permettant pas toujours d’être à la hauteur de mes propres exigences vis-à-vis de moi-même en tant que mère. Il y a peu, une conversation m’a permis d’ouvrir un petit peu mon champ de conscience et d’aborder cette phase transitoire différemment. J’insiste sur le transitoire, car pour ne pas avoir la sensation de perdre pied, j’essaye de bien me rappeler que tout est mouvement, pour ne pas rester figée sur ces événements.

Nous sommes des êtres divins par essence. Avant d’arriver sur Terre, nous faisions partie de la conscience unifiée, le grand Tout. Nous en faisons toujours partie, bien évidemment, mais la plupart d’entre nous l’ont oublié. Et quand bien même nous le conscientisons mentalement, il reste vaste et difficile à saisir pleinement en esprit.
Passé un certain âge après la naissance, l’individu vient se singulariser, se personnifier, en s’identifiant au « moi » et en jouant le jeu de l’incarnation. Il perd alors progressivement sa conscience du divin et se raccroche à l’ego et aux différentes facettes de sa personnalité.
On peut parler de cristallisation de conscience : en entrant dans le jeu de l’existence, l’enfant découvre un univers plus restreint, avec des interdits, des limitations, des règles. L’immédiateté n’est plus. De là surviennent les colères et la difficulté à s’adapter à un moule étroit. C’est en perdant ce sentiment d’unité que l’enfant apprend la frustration et les enjeux de la patience. Et ensuite, nous passons toute notre vie d’adulte à chercher le bonheur, qui n’est en réalité qu’une soif de retour à l’unité.

Avant même l’accouchement, la gestation elle-même est déjà un début d’acte de séparation. L’âme qui s’incarne s’adapte à un corps, à une densité nouvelle, et quitte peu à peu sa famille d’âme. Dans le ventre maternel, elle goûte encore à l’unité, mais se prépare déjà à l’expérience de la distance : entre l’infini et la forme, entre le tout et le « je ». Puis vient l’accouchement, ce passage concret où l’on quitte le ventre de la mère, une première grande rupture, preuve que la vie humaine est jalonnée de séparations multiples et vastes.
Avant même la naissance, nous baignons au cœur de la conscience unifiée : il n’existe pas de frontière entre moi, le monde, le divin. Lorsque l’enfant vient au monde, cette conscience commence peu à peu à se cristalliser : l’âme accepte le jeu de la séparation pour se découvrir unique, singulière et plurielle à la fois, découvrant ainsi la vaste palette de personnalités qui la composent, oubliant ainsi son origine.

Je le vois chez mon fils : petit à petit, il dit « moi ». Il refuse, il crie, il tape, il veut faire seul. Je trouve qu’en tant que mère, il est à la fois douloureux et magnifique d’observer ce processus : c’est comme si l’étincelle divine semblait se densifier, l’esprit devient personne, et cette personne découvre le monde qui l’entoure, ce qui le frustre, l’agite et l’effraie. C’est une véritable valse.
Mais en tant que mère dans ce cyclone, j’aimerais réussir à rester dans la Présence – le Je Suis qui demeure, calme et vaste. Parfois j’y parviens : trois respirations, un mot silencieux, un espace s’ouvre. Mais souvent, la fatigue me rattrape. Je hurle. Je pleure. Je me sens coupable de briser cette paix que je tente d’enseigner.
Hier je me flagellais. Aujourd’hui, en vous écrivant ces mots, je me rappelle que moi aussi je fais partie du processus. La cristallisation ne concerne pas que l’enfant : elle me traverse, elle nous traverse tous. Je découvre mes limites, mes ombres. Chaque cri, le sien ou le mien, me rappelle que la matière est dense, que l’incarnation est exigeante.

C’est comme si la conscience unifiée se retrouvait passée à l’entonnoir, elle qui avait l’habitude de vastitude, de grandeur, de déploiement ; elle prend conscience des limitations de ce petit corps et du monde qui l’entoure maintenant. On peut parler alors de cristallisation de conscience : les choses viennent se figer, s’adapter, se limiter, d’où les colères et la difficulté à s’adapter à un moule étroit. C’est alors qu’elle doit apprendre à négocier avec de nouvelles émotions et sensations qui la débordent, lui font mal et l’éprouvent, comme apprendre la frustration et les enjeux de la patience.

Mais ce processus cache une leçon mystérieuse : l’unité originelle ne se perd pas. Elle se voile pour mieux être reconnue. Même au cœur du bruit, Je Suis. Mon fils s’individualise ; moi, j’apprends à aimer sans m’accrocher. Apprenant ainsi à l’entourer. La présence que je cherche n’est pas une perfection sans faille : c’est l’accueil radical de ce qui est, cris et larmes compris. Nous sommes les voyageurs d’un même mystère : celui de la Conscience une qui se découvre en mille visages, pour ensuite passer une partie de notre existence à rechercher cette unité perdue, comprendre que ces personnalités, ces masques que nous portons, sont à réintégrer pour faire à nouveau un.

Il est parfois dur et désarmant de voir mon petit grandir, débordé par ses propres découvertes et limites. Je sens le poids de vouloir faire au mieux pour lui, pour moi, pour tous ceux que j’aime. Et pourtant, au cœur de ce chaos, je me rappelle que l’amour vrai ne retient pas, ne contrôle pas. Il accompagne, soutient, laisse l’espace nécessaire pour que chacun puisse se déployer, se découvrir et revenir, un peu à chaque instant, vers cette unité profonde dont nous sommes tous issus.

L’Essentiel

Cristallisation de la conscience

  • De l’unité au « je » : le nourrisson vit d’abord dans une perception où tout est relié — corps, mère, monde, Source.

  • Vers deux ans, cette conscience unifiée se densifie, se “cristallise” dans une identité.

  • Ce n’est pas une perte du divin, mais une étape du jeu cosmique : l’Un se découvre multiple.

Expérimentation de la séparation

  • L’âme « joue » l’incarnation : elle endosse un ego, avec ses élans et ses résistances.

  • La colère, l’opposition, les “non !” incessants sont les signaux de cette prise de pouvoir sur l’existence.

  • Pour le parent, c’est l’invitation à aimer sans possession, à laisser l’enfant être autre.

Frustration comme terrain d’éveil

  • Chaque « non » que le monde oppose à l’enfant devient l’apprentissage du désir non exaucé.

  • Ce vécu précoce prépare plus tard à la compassion, sentir la limite chez soi et chez l’autre, la maîtrise de soi, la capacité à accueillir le réel.

Le rôle du parent dans ce contexte

  • La présence témoin consiste à incarner le calme du Je Suis au cœur de la tempête.

  • Poser des limites aimantes sans briser la volonté, mais offrir un sol sûr à cette conscience en plein ancrage.

  • Reconnaître sa propre fatigue, ses cris et ses larmes fait partie intégrante de l’expérience de l’Un qui se vit en humanité.

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Entre silence et partage : nouvelles de mon p’tit monde

“Mais peu à peu, j’ai senti que je m’éteignais, que je m’enfermais uniquement dans ce rôle de mère.
Je ne regrette rien – c’était mon expérience.
Mais mon besoin de m’ancrer et d’exceller dans ce rôle a pris le dessus, au détriment du reste.
La fausse couche n’a été que le révélateur de ce déséquilibre.”

Après plusieurs mois d’absence par ici, je reprends la plume.
Je pourrais commencer par vous dire que je me suis à nouveau perdue… pour mieux me retrouver.

La fausse couche de novembre, même si je l’ai accueillie dans le plus grand des éveils, m’a profondément marquée.
Elle m’a affaiblie, ébranlée… parfois jusqu’à me faire douter du processus naturel de la vie.
Je voulais tellement que cette petite puce, cette petite âme, revienne.
Et en même temps, j’avais un besoin immense de repos – physique et mental.

En janvier, la vie m’a à nouveau bousculée.
Avant même cette épreuve, nous avions pris la décision de mettre L. (mon fils) à la crèche, en accueil temporaire.
Pour qu’il puisse s’ouvrir au monde, apprendre en douceur à se dissocier de moi.
Et pour que je puisse, moi aussi, me reposer et me retrouver.

Mais la réalité nous a frappés de plein fouet : lui comme moi, nous avons très mal vécu la phase d’adaptation.
Heureusement, nous avons trouvé une crèche merveilleuse, où tout s’est fait petit à petit.
Deux mois ont été nécessaires pour trouver un équilibre.

Cette séparation a été difficile… mais nécessaire.
Car, je dois l’avouer, je me suis perdue.

Je croyais pouvoir tout maîtriser d’une main de maître : être une épouse, une femme qui entreprend, et une mère.
Mais peu à peu, j’ai senti que je m’éteignais, que je m’enfermais uniquement dans ce rôle de mère.
Je ne regrette rien – c’était mon expérience.
Mais mon besoin de m’ancrer et d’exceller dans ce rôle a pris le dessus, au détriment du reste.
La fausse couche n’a été que le révélateur de ce déséquilibre.

Moi qui m’habillais haut en couleur, je me suis négligée.
Moi qui passais mon temps à faire du sport, j’ai perdu le lien avec mon corps.
Moi qui pouvais lire des heures, je n’en ai plus trouvé l’énergie.
Moi qui aimais écouter, rire et refaire le monde en bavardant, je me suis coupée de tout ça.

Bien sûr, il faut prendre en compte la réalité : beaucoup de choses changent en donnant la vie.
Ce qui était… n’est plus.
Un nouvel équilibre voit le jour.

Mais j’étais si fusionnelle avec mon fils (et je le suis toujours mais j’apprends) que je ne me suis tournée que vers lui.
Mon fils est devenu mon monde… au détriment du reste du monde.
Encore une fois, c’est une question de dosage.
Et comme le bon Taureau que je suis, je suis partie tête baissée, droit dedans.

En cette rentrée de septembre, L. a repris le chemin de la crèche, cette fois-ci avec quelques jours fixes dans la semaine, afin de trouver un rythme ensemble et de le préparer en douceur à son entrée à l’école l’année prochaine.

De mon côté, mon énergie reste tournée vers mon foyer, car de belles choses arrivent pour nous très bientôt. Notre famille va s’agrandir, et je souhaite conserver cette belle nouvelle précieusement.
Et pourtant, j’apprends aussi à revenir à moi, à prendre soin de moi. Je dois parfois me forcer, mais cela me fait le plus grand bien.

Comme vous le savez, j’aime profondément accompagner, transmettre, écouter, ressentir.
Cela peut paraître très égotique pour certains, mais je sais que ce que je partage, ce que je transmets, ou même ma simple présence agit pour ceux qui sont en mesure de l’accueillir.
Pour d’autres, je heurte certainement et dérange.

Alors, à mon échelle, dans ce que je peux offrir aujourd’hui, j’essaie de vous partager plus de réels, plus de textes, et surtout cet ebook qui me tient à cœur.

Il y a aussi la réalité, parfois difficile, quand on devient mère au foyer : se rendre compte que l’on n’est plus sa propre source d’abondance.
Même si mon compagnon ne me le fait pas sentir, pour moi, à long terme, c’est parfois dur de sentir que je vis “au crochet” de quelqu’un d’autre.
La réalité financière vient aussi nous rattraper, surtout dans le contexte actuel, et il faut apprendre à faire attention aux dépenses.
C’est un sujet profond que j’aborderai seul, car il mérite toute ma réflexion et mon honnêteté.

Et dans ce chemin d’apprentissage, de retour à moi et de partage, j’envisage également de proposer à nouveau une oreille attentive, sous forme de guidance écrite, pour ceux qui se sentent concernés par ce que je proposais auparavant.
Ce sera une offre temporaire, disponible seulement pendant quelques mois, et je souhaiterais le faire sous donation libre, afin que chacun puisse accéder à cette guidance selon ses moyens.

Mais avant de me lancer, j’aimerais avoir votre avis à ce sujet : est-ce que cela vous intéresserait ?

Enfin, j’aimerais réussir à mettre en place une forme de rigueur, afin de vous donner l’habitude de venir vous retrouver par ici avec les textes que je partage.
J’aimerais vraiment recevoir vos retours, échanger avec vous, pour ressentir ensemble la direction à donner à tout cela.

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Deux petits pas dans la boue

"Il m’est arrivé de me sentir invincible, persuadée que j’avais traversé suffisamment d’épreuves et que la vie m’épargnerait certains événements. Je croyais que j’étais sous l’aile de Dieu et que rien ne pouvait m’arriver. Alors, quand je suis tombée enceinte en septembre dernier, je n’ai même pas envisagé la possibilité d’une fausse couche. Et pourtant, à la fin de l’année 2024, j’ai dû subir un curetage. L’annonce de la fausse couche et la vision de ce petit fœtus sans vie dans mon ventre m’ont profondément bouleversée. Ce fut un choc."

Si l’on me demandait à quoi je consacre mon temps, je pourrais répondre simplement : je contemple.
Souvent, je regarde mon fils vivre son petit bout de vie dans le jardin. Dans ces moments-là, je me sens traversée par un bien-être immense.
Je trouve cela si paisible de le voir évoluer dans la simplicité. C’est comme si je vivais à travers ses petits pieds qui foulent la terre boueuse de notre jardin ; je ressens la beauté de ce simple geste.
Je le vois taper des mains en disant « hop hop hop » pour appeler ses poulettes.
Le soleil nous réchauffe simplement le dos, l’air soulève mes cheveux et s’engouffre dans mes poumons.
C’est simple, mais tellement vivifiant.


Pendant longtemps, et encore récemment, j’ai cherché à écrire ma légende personnelle, pensant que cela me permettrait de me sentir vivante et de légitimer mon existence. J’ai cru qu'il était nécessaire de réaliser des choses importantes, de me dépasser sans cesse.
Parfois, j’avais envie de valoriser ces accomplissements sur les réseaux sociaux, pour montrer qui je suis, mais au fond, je ne montrais que ce que je faisais. Il m’arrivait aussi de juger bon de partager certaines grandes révélations qui ébranlaient ma propre existence.
Ce n’est pas mal, mais je ne suis pas certaine que ce fut toujours juste.
Il m’est arrivé de me sentir invincible, persuadée que j’avais traversé suffisamment d’épreuves et que la vie m’épargnerait certains événements.
Je croyais que j’étais sous l’aile de Dieu et que rien ne pouvait m’arriver.
Alors, quand je suis tombée enceinte en septembre dernier, je n’ai même pas envisagé la possibilité d’une fausse couche. Et pourtant, à la fin de l’année 2024, j’ai dû subir un curetage.

L’annonce de la fausse couche et la vision de ce petit fœtus sans vie dans mon ventre m’ont profondément bouleversée. Ce fut un choc.
Je me suis sentie assommée, sonnée, et puis un océan de tristesse m’a envahie, d'abord mêlé à de la culpabilité, puis à la résilience.
Je devais attendre quatre jours avant de subir une intervention, et je devais aussi m’occuper de mon fils seule durant ces quelques jours.
Alors, avec un vague à l’âme, mais sans détour, je lui ai tout expliqué pour qu’il comprenne qu’il n’était pas la cause de ma peine.
Il existe une version crue que j’ai écrite de ces quelques jours, qui m’appartient, et puis celle-ci, plus sublimée, que je choisis de partager.


J’avais été fatiguée et anxieuse à l’idée de cette grossesse, bien que désirée. Alors, après un premier jour de peine et de peurpeur d’être la coupable de cette perte – parce que je n’ai pas su trouver la paix et le repos, je me suis ouvertement demandée si je voulais continuer à me flageller et m’enfoncer, ou s’il n’y avait pas une autre porte que je pouvais ouvrir. De là, naturellement, je me suis mise à remercier cette petite âme pour cette épreuve, à remercier l’univers pour cet enseignement nouveau. Est-ce là une ouverture qui m’invite à réagir différemment, à m’ouvrir un peu plus au Divin ? Alors, c’est avec une confiance inébranlable que j’ai plongé dans une autre strate. Vivre cet événement non pas à travers un personnage humain, mais plutôt dans une dimension supérieure, légère.

Cela ne s’est pas fait de manière forcée, c’était comme si cette voie m’avait choisie, ou plutôt comme si, depuis des années, j’avais retrouvé ce chemin et décidé de l’emprunter. Mais cette fois-ci, c’est le chemin lui-même qui m’a prise par la main.
Cela ne signifie pas que j’ai cessé de pleurer, bien au contraire, mais je me suis sentie profondément aimée, non seulement par mon compagnon, mon fils et mon entourage, mais aussi par l’univers. Comme toujours, je ressentais un amour inconditionnel et une protection émanant de moi et autour de moi. Cela m’a permis de comprendre cette nuance fondamentale : être protégé ne signifie pas être épargné.
La veille de l’intervention, je n’ai pas trouvé le sommeil, mais ce n’était pas grave. Quelque chose de liquoreux m’a envahie, et je me suis sentie en paix. La douleur était présente, mais la sérénité aussi. C’était une expérience tellement puissante à vivre.

En même temps que le début de ma grossesse, j’avais commencé un livre magnifique : Le Testament des Trois Marie de Daniel Meurois. Il a été ma boussole tout au long de ce parcours. Alors, lors de cette fameuse nuit sans sommeil, j’ai machinalement appris une prière centrale de ce livre : « Seigneur, redresse-moi ».

« Seigneur, redresse-moi et chasse de moi l’ivraie par tous les vents de la vie.
Extraie de moi la meilleure semence et aide-moi à la planter, même dans le sol rocailleux.
Seigneur, redresse-moi et donne-moi la force de sourire à la pluie tout autant qu’au soleil.
Conduis-moi là où les sillons de la terre me fortifieront et là où mes pas pourront dire Ta Présence en moi.
Seigneur, redresse-moi et apprends-moi le sourire qui sait parler à ceux qui portent l’orage en eux tout comme à ceux qui pleurent.
Pénètre au creux de mes mains afin qu’en Ton Nom soient guéries les plaies de ceux qui souffrent.
Seigneur, redresse-moi et fais de moi l’oreille qui reçoit Ta Volonté, le Regard qui offre Ton Amour et l’écho qui répercute Ta Parole. »

Le lendemain, nous avons pris la direction de la clinique, tous les trois, et dans ma tête résonnait en boucle : « Seigneur, redresse-moi […] »
Vous savez, je ne me sentais pas nécessairement pressée qu’on me retire ce corps sans vie. Même si ce n’était qu’un corps, sa présence physique était encore là avec moi, et cela me faisait du bien.


Nous étions là, dans la salle d’attente du service ambulatoire.
Louis, insouciant, s’amusait à démonter les fauteuils. J’avais mon bracelet d’intervention au poignet et j’attendais que mon numéro apparaisse à l’écran. Ce serait le moment où je devrais les laisser pour monter dans l’ascenseur. Après, ce serait l’inconnu.
407. C’était à moi. Je les ai embrassés et je suis rentrée dans l’ascenseur.
Une infirmière m’attendait sur ma droite avec un médicament à avaler pour détendre mon utérus. On m’a donné une tenue que j’ai enfilée, puis on m’a invitée à attendre dans une salle, juste en face de la porte du bloc opératoire. J’observais les allées et venues du personnel, me demandant quand mon tour viendrait… « Seigneur, redresse-moi […] ».


Dans la solitude de cette salle, je me suis abandonnée à mes pensées. Puis, sans prévenir, je l'ai sentie. Là, tout près de moi, la petite âme était présente, juste au-dessus de mon épaule, et l'émotion m'a envahie. J'ai répété, en chuchotant : « Merci, merci, merci »
Mon tour est arrivé. Le brancardier est venu me chercher. Allongée sur le brancard, je voyais défiler les plafonds blancs et les lumières froides des couloirs. Ces lieux inconnus, un peu intimidants, glissaient sous mes yeux, mais je la sentais toujours là, près de moi, comme une présence invisible qui m’apaisait doucement.
Il y a eu encore un peu d’attente. Le silence de la salle était entrecoupé par quelques bruits sourds et des pas légers. Pourtant, je restais calme, presque sereine, comme si tout autour de moi n’avait plus vraiment d’importance.
Puis, deux personnes sont venues me chercher. Parmi elles, l’infirmier anesthésiste. Cet homme, avec son accent espagnol chantant et sa douceur infinie, m’a profondément touchée. Je suis convaincue qu’il m’avait été envoyé par le ciel. Ses paroles, pleines de bienveillance, sont venues réchauffer mon cœur comme une couverture qu’on pose sur des épaules fatiguées.
Ma gynécologue avait un peu de retard, mais ils ont préféré m’installer au bloc, où il faisait plus chaud. On m’a proposé une légère sédation pour me détendre, mais je n’en avais pas besoin. L’univers s’en était déjà chargé, j’étais portée.
Puis elle est arrivée, bienveillante comme toujours. Son regard m’a rassurée, et je me suis sentie prête. Peu après, je me suis endormie.

Quand je me suis réveillée, j’étais placée sous un puits de lumière extérieur. Cette lumière, si apaisante, semblait m’envelopper. Une sensation de douceur, presque maternelle, m'envahit. C’était comme si tout ce qui m’avait submergée jusque-là se dissipait lentement, emporté par cette lumière divine.
Je n’étais pas seule, je sentais une douce chaleur, comme un dernier baiser d’au revoir pour mieux revenir.
Le moment était venu de laisser partir mon bébé, mais je savais au fond de moi qu’il reviendrait.
Nous nous retrouverons très vite.
Et dans cet entre-temps, je porterai en moi la beauté de notre lien unique et précieux, celui qui a transformé ma vie et mon cœur. J’ai souri, et quelques heures plus tard, j’ai retrouvé mon premier bébé pour le serrer fort contre moi.

Seigneur, redresse-moi


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Entre désillusion et résilience

"Cette déception a touché quelque chose de très juste à l’intérieur de moi ; la sensation d'être plagiée m’a révoltée. Elle a agi comme un miroir, renvoyant une image de mes propres fragilités. Et si, sur la base de ce que j’ai apporté, cette personne crée et réussit là où je ne trouve pas le temps et l’espace de développer ? Si elle réussit sur Instagram mieux que moi, cela m’a poussée à réfléchir profondément sur ma valeur et mon chemin."

Je pourrais commencer comme ceci et vous dire que ces dernières semaines, j’ai eu la sensation de me perdre dans un vaste bouillon d’émotions. Il y a d'abord eu une désillusion et une déception amicale qui m’ont profondément bouleversée. En même temps, cette expérience m’a permis de prendre conscience que j’avais besoin de dégager du temps pour moi, mais surtout pour créer, écrire et instruire, des activités essentielles à mon épanouissement.

Alors, j’essaie de trouver des solutions qui puissent nous convenir tous les trois, mais pour le moment, je tâtonne. Je recule puis j’avance, cherchant le bon équilibre. La perspective de faire garder loulou ne serait-ce qu’une ou deux demi-journées m’est difficile à envisager, mais elle m’apparaît néanmoins nécessaire, tant pour lui que pour moi. Seulement, quelle rude tâche que de trouver la perle rare à qui j’accepterai de confier mon enfant ! Je prends donc le temps de visiter des lieux, de rencontrer des personnes, jusqu’à sentir cette ouverture dans mon cœur qui me dit : « Oui, ma fille, tu peux le déposer ici. »

Cette déception a touché quelque chose de très juste à l’intérieur de moi ; la sensation d'être plagiée m’a révoltée. Elle a agi comme un miroir, renvoyant une image de mes propres fragilités. Et si, sur la base de ce que j’ai apporté, cette personne crée et réussit là où je ne trouve pas le temps et l’espace de développer ? Si elle réussit sur Instagram mieux que moi, cela m’a poussée à réfléchir profondément sur ma valeur et mon chemin.

J’ai trouvé cette prise de conscience peu réjouissante, presque naze, et pourtant, elle est venue m’ébranler, elle était nécessaire. Elle a touché au regard des autres, à la réussite, à l’envie d’un espace que je n’ai pas (quand bien même c’est pour de bonnes raisons). J’ai également réalisé qu’Instagram n'est pas la vie. Je le savais déjà, mais cette prise de conscience est totalement différente ; elle m’a invitée à redéfinir mes priorités.

J’ai souvent cherché à faire la peau à mon ego, le jugeant pour ce qu’il me renvoyait de moi-même. Aujourd’hui, je me dis qu’il a aussi son utilité, car il est une merveilleuse protection. Il m’a permis de me défendre et de me montrer des aspects de ma personnalité et mes besoins que je ne voulais pas voir.

J’ai longtemps été en prise avec le désir d'être comme tout le monde, de surfer sur la vague et les tendances. En même temps, il existe en moi ce désir profond de m'émanciper, d'être moi tout simplement, sans me soucier du « qu’en dira-t-on ». Je veux juste faire ce que mon cœur me dicte. Récemment, cependant, je crois m'être emmêlée les pinceaux ; j’avais la certitude qu’il me fallait reprendre Instagram avec méthode, pour toucher le cœur de plus de personnes, ratisser plus large afin de contribuer, à ma manière, à l'avènement du nouveau monde.

Au milieu de tout cela, des rêves sont venus me chercher, me rappelant à une réalité plus profonde. Des situations du quotidien et de mon entourage m’ont interpellée. J’ai réalisé qu’avant de vouloir ratisser aussi large, j’avais peut-être simplement à observer ce qui se passe autour de moi, dans mon village… prendre le temps de voir ce qu’il se passe et les histoires qui s’y cachent, pour peut-être adoucir et éclairer certains sentiers.


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Cultiver la lumière intérieure

"Lorsque nous parvenons à nous connecter à notre lumière, nous découvrons que nous ne sommes pas simplement les marins de notre navire, mais aussi les capitaines de notre destinée. Les événements extérieurs et intérieurs, avec leur turbulence, ne définissent pas qui nous sommes ; c'est notre réaction, notre attitude et la manière dont nous choisissons de saisir chaque expérience qui nous façonne. Prendre soin de notre feu sacré, c'est entretenir notre phare intérieur qui éclaire notre bateau. Cela demande de la vigilance, de l'attention et des moments de repli pour écouter les doux murmures de notre âme."

Dans la vaste étendue de l'existence, notre vie peut souvent ressembler à un bateau traversant une mer tumultueuse. Les vagues des événements extérieurs et intérieurs, qu'elles soient violentes ou apaisantes, peuvent nous secouer, nous faire tanguer et parfois même nous plonger dans l'incertitude. Pourtant, au cœur de cette tempête, il existe un phare, une lumière inébranlable, qui brille au plus profond de nous.

Ce phare, c'est notre mélodie intérieure, notre essence. Elle est toujours présente, même lorsque les tempêtes soufflent avec force.
C’est elle qui nous guide à travers la mer agitée et qui nous rappelle que, peu importe la fureur des vagues, nous avons le pouvoir de rester ancrés et en harmonie.

Lorsque nous parvenons à nous connecter à notre lumière, nous découvrons que nous ne sommes pas simplement les marins de notre navire, mais aussi les capitaines de notre destinée. Les événements extérieurs et intérieurs, avec leur turbulence, ne définissent pas qui nous sommes ; c'est notre réaction, notre attitude et la manière dont nous choisissons de saisir chaque expérience qui nous façonne.

Prendre soin de notre feu sacré, c'est entretenir notre phare intérieur qui éclaire notre bateau. Cela demande de la vigilance, de l'attention et des moments de repli pour écouter les doux murmures de notre âme. Dans ces instants que nous nous offrons, nous pouvons nous recentrer et retrouver notre équilibre, même lorsque les vagues sont hautes.

Rester en lien avec notre lumière, c’est se rappeler que nous avons en nous la force nécessaire pour naviguer à travers les tempêtes. Chaque défi, chaque tempête, devient une opportunité d’apprendre à mieux manœuvrer notre navire. En embrassant notre mélodie intérieure, nous cultivons une résilience qui nous permet de danser avec les vagues plutôt que de lutter contre elles.

Ainsi, en prenant soin de notre phare intérieur, nous devenons des sources de lumière pour ceux qui naviguent à nos côtés. Nous avons le pouvoir d’inspirer et d'apaiser, de transformer la tempête en une mer fluide, créant une harmonie qui se propage au-delà de notre bateau.

En ces temps tumultueux, rappelons-nous que notre phare est toujours là, brillant dans la nuit. En nous connectant à notre mélodie intérieure, nous pouvons naviguer sereinement, transformant chaque tempête en une occasion de grandir, de nous élever et de révéler la beauté de notre lumière.


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